Richard Geoffrion Photographe

Où va la vie ? – Approche artistique

L’exposition Où va la vie? nous interroge sur les conséquences prévisibles de la destruction programmée de notre environnement. Tous les clignotants sont au rouge! À l’horizon, c’est le chaos avec son armada de vaisseaux maudits. On parle de 2 degrés Celsius, du niveau des mers, des feux de forêts, de pénurie d’eau, de fonte des glaciers, de sécheresses, d’innondation,de moissons insuffisantes et des poissons qui crient au secours! Que sommes-nous devenus? Athées devant la beauté du monde? Où va la vie? C’est une prière, une incantation pour nos âmes.

Où va la vie?, c’est la question que l’on devrait se poser. Est-il vraiment minuit moins une? La vie finira bien par trouver son chemin, mais en laissera plusieurs dans le fossé. Avec ce projet, je souhaite nous sensibiliser à l’urgence d’inverser la situation pour réaliser la métamorphose salvatrice

Sapiens est devenu hyper matérialiste et égocentrique et il ne croit plus que la beauté du monde mérite d’être sauvée. Il s’est enfermé dans sa cage toxique et poursuit son œuvre de serial killer. Il a inventé une armée d’appareils et de bidules, comme des fantassins, qui polluent et sacrifient la Planète bleue sur l’autel de la consommation. Le drame a atteint une telle gravité que le GIEC parle d’urgence climatique et les psychologues, d’éco anxiété. Notre mode de vie, la croissance illimitée et le narcissisme nous conduiront à notre asphyxie. On pèse sur l’accélérateur en fonçant vers la catastrophe. Serons-nous obligés de vivre masqués, dans un univers toxique? La voiture est la métaphore que j’ai choisie pour illustrer le drame quotidien qui perturbe notre environnement.

Où va la vie ? – Description du projet

L’auto est à l’image de notre société post industrielle. Les personnages sont mis en scène dans leur engin funeste. L’humanité masquée est emprisonnée dans son véhicule destructeur.

Les œuvres du projet Où va la vie? sont au carrefour de la photographie et de la sculpture. Les photographies mettent en scène des personnages masqués, intégrés dans de vieilles portes d’automobiles. L’image du modèle est insérée dans la fenêtre de la portière. Les deux médiums, la photographie et la porte, chacun à sa façon, nous interrogent, se répondent et amplifient l’intensité dramatique.

Les personnages sont dans un environnement vide et dénaturé, sans soleil, sans verdure. Ils sont parfois présentés en trompe-l’œil, in situ dans l’automobile, dans leur cage, ou bien mis en scène dans une nature dénudée et abîmée.

Les éclairages, les costumes, la posture des modèles, toute la scénographie nous plongent dans l’ambiance cauchemardesque d’un monde futur.

Sur le plan visuel, dix portières d’automobiles supportées par un trépied seront installées au sol et dix photographies seront accrochées aux murs dans la même salle. Une bande sonore viendra rehausser la scénographie.

La conception du projet Où va la vie? a débuté en 2015. C’est une nouvelle expérience pour moi, par rapport à ma démarche antérieure et mes expositions précédentes1. Car ici, tout le contenu relève de la fiction. On n’est plus dans les modes reportage et documentaire.

Ce projet origine d’une exposition que j’ai vue au Tate Museum à Londres où des portes d’auto éventrées étaient disposées en cercle sur le plancher. Aussi, depuis longtemps je photographie des automobiles rendues à un stade de décrépitude avancée ou d’autres, pour la beauté de leur design. Enfin, à l’époque de l’argentique, je m’intéressais déjà à l’impact de l’automobile dans la société (voir photo jointe magazine Ovo).

Ce projet honore la mémoire d’Huguette Gaulin-Bergeron, poétesse québécoise qui, à l’âge de 28 ans, le 4 juin 1972, s’est immolée par le feu sur la Place Jacques-Cartier à Montréal. Désespérée, elle voulait éveiller les consciences envers l’écologie. Ses dernières paroles furent : « Vous avez tué la beauté du monde! »

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Fiche technique

L’exposition comporte 20 œuvres :

  1. Dix (10) portières d’automobiles usagées dans lesquelles sont installées des photographies couleur dans les vitres des portières;
    Les portières sont soutenues par un trépied;
    Dimensions approximatives : Largeur ? Hauteur? Profondeur?
  2. Dix (10) photographies couleur horizontales de 90 cm de large X 60 cm de haut.
    Elles sont accrochées au mur.
  3. Une bande sonore qui va rouler en boucles.